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Dans le cadre de mon DNSEP, ma démarche consistait à réutiliser des espaces inexploités ou abandonnés à travers Angers, pour offrir au citadin une nouvelle approche de son espace dit
« public » et ouvrir de nouvelles perspectives.

Mon questionnement a été de savoir : « Comment le designer, à travers le réinvestissement de nouveaux lieux collaboratifs et évolutifs, peut-il créer des propositions d'aménagement et de recherche de l'espace pour faire en sorte que les tiers-lieux restent des territoires en mouvement et en résistance à une normalisation ? »

Ce mot « tiers-lieu » est souvent dénaturé. Il m’est primordial de repartir de la définition de Ray Oldenburg :« Les tiers-lieux sont le cœur de la vitalité sociale d'une communauté et la base de la démocratie où les gens peuvent se rassembler... ».

Mon travail de recherche et d'analyse m’a permis de comprendre l'engouement à nommer tout espace en tiers-lieu, mais aussi d'en voir les limites qui les sclérosent et les empêchent d'évoluer. La raison est souvent leur intégration dans une politique culturelle globale ou commerciale pouvant amener à la gentrification.

Dans cette perspective, j’ai choisi de travailler dans l'espace public, de le définir comme tiers- lieu et proposer des displays* aux citoyens. À eux d'en être des exécutants et de les interpréter dans un processus créatif car ce n'est pas forcément aux créateurs et créatrices de faire évoluer l'espace en lieu, mais à l'usager par son passage, son regard et son interaction.

*Display : Acte d’exposer dans le monde de l'art L’idée est d’attirer l’attention de quelqu’un sur une chose exposée. • (Fred Wilson)

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L'espace public est défini comme "un espace accessible à tous, appartenant à la collectivité, ou géré collectivement par une communauté." Cependant, bien que cet espace soit ouvert à tous, il est souvent régi par des règles tacites ou explicites qui, paradoxalement, remettent en question son principe fondamental d'accessibilité universelle.

Un exemple frappant est l'arrêté pris le 1er août 2024 par le maire de Lorient, interdisant « toute occupation prolongée en station debout, assise ou allongée des voies publiques par des individus seuls ou en groupes, notamment si elle s’accompagne de sollicitations envers les passants susceptibles d’entraver la circulation, de nuire à la tranquillité publique ou de compromettre la salubrité publique, selon les lieux et périodes définies. »

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Dès lors, comment percevoir un simple banc de la même manière ? Autrefois, je l’aurais vu comme un espace libre où chacun pouvait s’installer pour se détendre. Mais aujourd’hui, ce banc semble davantage appeler la présence d’un horodateur, comme si son usage devait être réglementé ou monétisé pour rester légitime.

Depuis 4 ans, je déambule dans la ville d’Angers et redécouvre ces rues chaque jour que  j’y passe; qu’il s’agit d’un détail où d’une modification de l’espace public, j’observe et j’analyse l’espace différemment à chaque fois.

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Photographie prise dans les rues d'Angers, 2023

LE KIOSQUE

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Durant ma démarche, j’ai pu voir plusieurs espaces d’affichage inhabités et laissés à l’abandon,  dont le kiosque place Saint-Croix à Angers situé sur un axe de passage.

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Comment le réemployer au service des citadins Angevins ?

J’ai investi son espace d’affichage en y laissant un plan. L’objectif était de détourner un plan traditionnel indiquant « vous êtes ici », par« je suis là et toi ? ».

Le résultat est un échange de proximité entre des personnes de passage et les résidents du quartier et de dire « je ne suis pas seul ».

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PANNEAU D'AFFICHAGE

Toujours dans cette idée d’affichage, j’ai investi les panneaux inexploités du cinéma les 400 coups ; un jeu entre l’affiche de film culte et la ville d’Angers.

J’ai en plus laissé un message indiquant aux citadins de jouer à retrouver le lieu et le film tout en les invitant à m’envoyer leurs réponses et pourquoi pas, leurs propres affiches de film.

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PRISE ÉLECTRIQUE

Offrir dans l’espace public une possibilité de recharger nos appareils devient de plus en plus un besoin primaire.

 

Après mon travail d’investigation et de repérage, on découvre que la ville nous offre une multitude de prises électriques accessibles.

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VITRINE

Après avoir trouvé plusieurs types d’espaces d’affichage, je me suis retrouvé face à cette vitrine entièrement abandonnée

J’ai choisi de l’investir en deux temps ; ma première intention a été de la nettoyer pour lui redonner un peu de fraicheur, ainsi qu’un nouveau regard sur l’espace environnant.

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Puis, pour ma deuxième intervention sur la vitrine, c’est le projet « Dead Drops », lancé en 2010 par Aram Bartholl qui m'a inspiré ce Display.

Ce Projet consistait à installer des clés USB dans des murs publics pour créer un réseau anonyme de partage de fichiers hors ligne et réintroduisant la matérialité des échanges de données.

En installant des fausses annonces, j’introduis une utilité à cette vitrine et une fonction que chaque personne de passage pourrait s’approprier facilement. L’idée derrière ces fausses annonces est de quitter l’univers internet du « Bon coin », de « Vinted » ou encore « Gens de Confiance », pour revenir à un échange de proximité au niveau du quartier.

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Ce display, basé sur le « non-programme » permet à la fois aux habitants du quartier de se l’approprier, mais aussi aux personnes de passage d’installer eux- mêmes leurs annonces et de redonner une utilité à cette espace abandonné.

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